Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie, ne mâche pas ses mots. Il invite l’ensemble des industriels à doubler les effectifs d’emplois d’ici 2030. «La croissance organique, c’est bien. Le chiffre d’affaires est certes un bon indicateur de progression… Mais aujourd’hui, nous avons un véritable challenge, celui de l’accélération de l’employabilité. J’appelle tous les industriels à relever le défi de doubler les emplois d’ici 2030». C’était en marge de la cérémonie du coup d’envoi de la production du premier véhicule hybride made in Maroc dans l’usine de Renault Tanger. En d’autres termes, au-delà des enjeux de performance, de capacités de production et de compétitivité, la viabilité d’un modèle économique se mesure désormais à l’aune de l’employabilité et de l’inclusion sociale. C’est désormais l’objectif numéro 1 des activités industrielles, tous secteurs confondus.

«Aujourd’hui, nous vivons un vrai changement de cap. Le Maroc est en train de prendre une nouvelle dimension industrielle en termes de taille et de transition énergétique», tient à préciser le ministre Ryad Mezzour. La nouvelle dimension industrielle est portée par une nouvelle génération de projets qui enclencheront une dynamique sans précédent et un changement de palier en termes de taille et d’investissements, annonce le ministre.

«Nous sommes en train de construire de nouvelles chaînes de valeur chimiques liées à l’hydrogène vert, aux batteries, aux modules… Ce sont des projets titanesques qui pèsent des dizaines de milliards d’euros», tient à préciser Mezzour. Ces projets titanesques, poursuit le ministre, sont en train de prendre des dimensions importantes. Mieux encore, ces nouveaux investissements sont majoritairement intégrés dans la chaîne de valeur automobile. «Ces projets sont en train de prendre forme et de se synchroniser de manière substantielle et rapide. La chaîne de valeur s’installe. Cela va de la cellule, à la cathode en passant par les modules, les batteries… Tous ces composants seront bientôt produits au Maroc d’ici 2027-2028», annonce le ministre de l’Industrie.  

Cette échéance (2027-2028) tombera à point nommé, puisque c’est l’année pendant laquelle les constructeurs Renault Maroc et Stellantis ont programmé de switcher vers l’électrification de leur production et process industriels au Maroc. Autre bonne nouvelle: «Le coût du kilowatt/heure (kWh) produit au Maroc sera à un  prix hyper compétitif. Ce qui permettra aux constructeurs automobiles basés au Maroc de monter en compétitivité, en avantages concurrentiels ou encore en rapport qualité/prix sur le marché européen…», soutient Ryad Mezzour. L’alignement de l’ensemble des avantages, la synchronisation et les synergies produiront également des avantages en faveur des industriels que ce soit dans l’aéronautique, l’automobile, l’industrie lourde…

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