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L’offre vacante de bureaux pourrait plus que doubler à partir de 2017
Le réaménagement du site de l’ancien aéroport d’Anfa permettra la mise sur le marché de plus d’un million de m2 d’espaces de bureaux. Parmi les entreprises qui s’y installeront, quelques-unes céderont leurs bureaux, situés pour la majorité au centre-ville. Un mouvement qui générera une offre additionnelle de 90.000 m2 qui viendrait s'ajouter aux 55.000 existants. L’offre d’espaces de bureaux à Casablanca devrait s'enrichir de 90.000 m2 à partir de 2017. «Cette offre additionnelle sera principalement concentrée sur l’axe constitué par les boulevards Hassan II et Abdelmoumen», déclare au Matin Éco Ahmed El Kettani, directeur associé chez Business Realties, cabinet de conseil en immobilier d’entreprise. Ces nouvelles disponibilités seront générées par des entreprises (banques et assurances essentiellement) qui ont décidé de transférer leur siège vers la zone de l’ancien aéroport d’Anfa. Ce mouvement prendra plusieurs mois, voire quelques années, et dépendra donc de la vitesse à laquelle ces déménagements seront opérés. Les espaces de bureaux disponibles sont ainsi appelés à plus que doubler, puisqu’actuellement, hors Marina Casablanca, l’offre immédiate se situe à un peu plus de 55.000 m2 pour un stock de 2 millions de m2 dont 50% d’appartements reconvertis, selon les derniers chiffres du cabinet-conseil que Le Matin Éco s'est procurés. Une offre qui impactera probablement à la hausse le taux de vacance dans la capitale économique. Ce taux se situe actuellement autour de 8% contre une moyenne mondiale de 11% dans les métropoles.La hausse de l’offre impliquera-t-elle une baisse des prix des loyers et de la vente ? Tout dépend de la manière dont ces biens seront reconvertis ou réhabilités, si l’on en croit notre expert. «Nous sommes dans les starting-blocks de ce mouvement. Il faudra penser à faire quelque chose de ces espaces. Reconvertir un immeuble en hôtel n’est pas forcément une bonne idée pour l’entreprise qui le détient. Cela demande des investissements lourds. Le transformer en espaces de bureaux ne devrait pas nécessiter beaucoup d’argent», nous explique El Kettani. Mais pour cette deuxième option, il faudra penser à compartimenter les immeubles de sorte à coller aux besoins des PME marocaines, qui constituent plus de 80% du tissu économique du pays : superficies proposées, gestion de l’immeuble, gestion des parties communes, des parkings, des flux horizontaux et verticaux, etc. Ces entreprises ont besoin de superficies allant de 100 à 2002 en moyenne. Le quartier Centre-ville figure, aux côtés du quartier Entrée de ville, en tête des zones privilégiées par les entreprises, selon le dernier rapport de Business Realties. Pour cette catégorie, «les loyers raisonnables et acceptables se situent entre 130 et 180 DH hors taxes, hors charges par m2, par mois», détaille pour Le Matin Éco, El Kettani. Les loyers actuels oscillent par exemple entre 250 et 300 DH le m2 dans le quartier d’affaires de Maârif (www.lematin.ma). Ce concept de bureaux dédiés aux PME, baptisé «Bureau social» par Business Realties pourrait absorber une bonne partie de la demande de ce type d’entreprises.
Magasins de Retail : les prix ne sont pas près de baisser
L’offre Retail (magasins commerciaux) continue de se développer à Casablanca. La zone de l’ancien aéroport d’Anfa apportera son lot de magasins dédiés. L’offre va donc considérablement augmenter, mais les prix ne suivront pas forcément le chemin inverse. Pourquoi les prix à la vente de ces magasins continuent-ils d’être si élevés ? Pour Ahmed El Kettani, directeur associé de Business Realties, certes, il y a des locaux qui sont vendus à 50.000 DH le m2, voire plus, mais on ne peut pas dire que c’est cher. «Car si le commerce exercé dans ce local permet de dégager une rentabilité (le local se trouve dans une zone de chalandise attirant des flux importants de clientèle et l’activité est adaptée), alors il les vaut», explique notre expert. Les habitudes de consommation changent certes et les citoyens se dirigent de plus en plus vers les Malls. Ces derniers restent une alternative parmi tant d’autres. Car ils ont encore une connotation de loisir, de week-end et de divertissement. Le commerce à Casablanca restera pour longtemps, de proximité, de pied d’immeuble et de galeries traditionnelles, géographiquement hyper concentrées. Les magasins en pieds d’immeuble ont encore de beaux jours devant eux.
Source: Le Matin éco - le:14/12/2016 |