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Les infrastructures de transport au service de l’industrie
Le Maersk McKinney Moller a fait escale, le 6 septembre dernier, au port de Tanger Med. En accueillant le plus grand navire au monde, le port marocain se positionne clairement comme une des plus importantes installations portuaires mondiales. Entré en service en 2007, Tanger Med a une capacité globale de 3 millions de conteneurs et a comme objectif une capacité de 8 millions de conteneurs à l’horizon 2016. L’immensité de ce projet témoigne de l’ambition des autorités marocaines en matière d’infrastructure. Mais est-ce que ce volontarisme se traduit par une amélioration conséquente des services de transport à disposition des industriels?
Le réseau portuaire marocain est composé de 11 ports répondant aux standards internationaux. Sa consolidation est confirmée par l’index du Forum Économique Mondial calculant la qualité de l’infrastructure portuaire. Le Maroc engrangeait un score de 4.1 sur 7 en 2007 pour atteindre un score supérieur de 4.8 en 2012. Fondamentales pour les activités d’importation, d’exportation et de transbordement, les infrastructures portuaires, qui totalisent une offre immobilière professionnelle de plus de 2.000 Ha, sont également un stimulant pour le développement industriel de proximité : les zones franches portuaires se multiplient grâce à des avantages fiscaux et opérationnels permettant aux industriels de transformer sans les transporter des intrants (matières premières et composants) en exemption de droits d’importation et de TVA. L’Agence Nationale des Ports prévoit de capitaliser sur cette tendance positive en investissant plus de 3 milliards de dirhams dans ses infrastructures sur la période 2011-2015.
Pour les industriels obligés de transporter leurs intrants importés, entre autres vers le grand pôle industriel de Casablanca et de sa région, un maillage dense d’autoroutes permet de connecter de manière fluide ports, zones de production et marchés. L’effort de l’Etat est réellement soutenu : le réseau autoroutier qui plafonnait à moins de 100 km en 1994 (l’autoroute Casa-Rabat), passera de 1.500 km en 2010 à 1.800 km en 2015. Cet effort est cohérent avec l’impulsion donnée à la régionalisation du Royaume et aux moyens qui doivent l’accompagner. Le développement du réseau autoroutier accompagne la croissance des besoins des différents secteurs productifs qui sont marqués par la croissance du parc circulant de véhicules utilitaires, passé de 783.479 véhicules en 2010 à 885.518 en 2012, soit une croissance annuelle de 6,3%.
L’offre aéroportuaire marocaine n’est pas en reste non plus. Le pays héberge 15 aéroports internationaux, les plus importants en termes de fret étant ceux de Casablanca, Rabat et Marrakech. Une politique globale et ambitieuse a été mise en œuvre par les autorités marocaines pour encourager le trafic aérien dans le Royaume. Par exemple, la taxe aéroportuaire d’atterrissage est fixée à environ 1 Euro par passager au Maroc, alors que les certains Etats membres de l’Union Européenne (UE) impose des tarifs atteignant les 50 euros par passager. Signé en 2006, l’accord « Open Sky » a comme objectif la libéralisation des services aériens entre le Maroc et l’UE. L’effet escompté semble se matérialiser : de 2006 à 2010, le nombre de départs de transporteurs aériens à partir du Maroc a progressé à un taux annuel moyen de 8%. Sur cette même période, le nombre de passagers transportés vers ou depuis le Maroc a augmenté de 4.109.489 à 7.144.446 d’individus, soit une progression annuelle moyenne impressionnante de 14,8%.
Un autre axe prioritaire des autorités marocaines en matière de transport est le chemin de fer. En plus d’une rénovation généralisée de plusieurs gares stratégiques, le réseau ferroviaire s’est fortement développé dans le cadre du contrat-programme 2005-2010 sous la houlette de l’Office Nationale des Chemins de Fer (ONCF). L’étendue des lignes est passée de 1907 km en 2005 à 2109 km en 2010. Sur la même période, le nombre de passagers transportés par train a progressé à un taux annuel moyen de 8%. Cette progression a mené les autorités à mettre en place un des projets phares du Royaume : une ligne de train à grande vitesse reliant les deux pôles économiques de Tanger et Casablanca. Prévue pour décembre 2015, la mise en service commerciale mettra à disposition une ligne d’environ 200 km et conçue pour un transport à 350 km/h.
L’investissement public et privé massif dans le secteur de l’infrastructure de transport relève d’une stratégie de développement à objectifs multiples. La mise en œuvre de cette stratégie devrait désenclaver plusieurs régions, relier les pôles économiques du pays, unifier d’avantage le marché national, aider à l’ouverture commerciale du Maroc sur le monde, et faciliter les processus de production et de distribution des firmes installées sur le territoire. Au vu de ces objectifs et compte tenu des résultats engrangés jusqu’à présent, on peut conclure que la politique d’investissement du Maroc dans les infrastructures de transport porte ses fruits et devrait être poursuivi dans les années à venir.
Sources : Banque Mondiale, Ministère de l’Equipement et du Transport, Invest in Morocco, ADM, ONCF, ANP. |